jeudi 6 mai 2010

Le Cambodge

Troisième pays placé sur notre itinéraire, le Cambodge nous aura laissé un souvenir particulièrement fort. Depuis les ruines de la brillante civilisation angkorienne aux charniers de Choeung Ek, ce séjour d'un mois n'aura pas cessé de bousculer nos esprits.
Si notre passage d'un an au Vietnam nous avait laissé l'impression d'avoir cerné quelques aspects de la culture et la mentalité vietnamiennes, au Cambodge on a, plus qu'ailleurs, eu le sentiment éprouvant de nager dans des eaux troubles et agitées.
Le peuple Khmer se distingue aisément de ses voisins Vietnamiens ou Laotiens. On ne saurait exactement dire en quoi ce contraste nous a paru si évident, mais, des échanges entretenus avec les quelques personnes rencontrées, des sentiments nouveaux et confus ont émergé. Il nous était en fait impossible d'envisager la découverte de ce pays sans examiner auparavant son histoire, riche et à la fois tragique, et il est fort possible que notre approche de ce peuple ait été pétrie par ces préjugés. Mais comment aborder des personnes dont on sait qu'elles ont connu le vrai visage de l'horreur, de la faim et de la peur, des gens dont au moins deux ou trois personnes de l'entourage ont disparu du fait de la politique démente des Khmers rouges? Cette question est restée en suspens tout du long de notre voyage, et il nous a semblé vraiment difficile de l'aborder de façon intelligente. Faut-il rappeler que c'est un quart de la population Khmère (soit presque deux millions d'individus) qui a été décimé entre 1975 et 1980, sous le regard indifférent du reste de la communauté internationale? Il était en tout cas pour nous hors de question d'y faire abstraction. On tentera donc ici de revenir sur cet aspect écrasant.
Auparavant, et avec plus de légéreté, voici l'itinéraire suivi pendant ces quatre semaines de voyage:




Assez peu d'étapes dans ce parcours: Siem Reap, Phnom Penh, Kompong Cham, Kratie, Battambang... Privilégiant l'approfondissement au survol exhaustif, nous avons centré notre itinéraire autour du Mékong et de l'immense lac Tonlé Sap.



Reproduisant en miniature l'architecture du fameux temple d'Angkor Vat (qu'on retrouve également sur le drapeau du pays), le portail d'entrée de la frontière cambodgienne pose tout de suire le décor. Quelques dizaines de mètres plus loin, un immense casino et une quantité incroyable de bordels et salon de massage indiquent le changement d'ambiance. Au revoir la république socialiste du Laos!



Battambang - Siem Reap


Nous quittons donc rapidement ce poste frontière un peu glauque et retrouvons Gaëtan, un ami breton auparavant rencontré à Saïgon. Ensemble, nous entreprenons une randonnée dans la campagne cambodgienne en partant de la ville de Battambang, un peu plus au Sud, pour rejoindre à pied Siem Reap, la ville qui borde le fameux site d'Angkor. Cette marche s'est étalée sur trois jours, environ 75 km, et sur des chemins de terre repérés à l'aide d'une carte. Au delà des atmosphères bruyantes et chaotiques des villes, c'est dans ces contrées que nous avons eu l'impression de toucher à l'âme véritable de ce pays.



Champ de riz, palmeraies, bananiers... La campagne cambodgienne offre des paysages assez classiques pour ce continent, mais il s'en dégage une atmosphère fabuleuse, presque électrisante. Le pittoresque de ces scènes de campagne s'enchaîne dans un mouvement continu, et la chaleur des gens rencontrés rend notre effort plus doux.



Moyen de transport plutôt intéressant. Dommage qu'on n'ait pas avancé dans le même sens, on aurait bien été pris en stop.



Invités par une famille Cham à célébrer un mariage, nous sommes heureux de retrouver des membres de ce peuple déchu qu'on avait pu approcher dans la région de Chau Doc dans le Sud du Vietnam. Il est très courant d'assister à des mariages au Cambodge, mais celui-ci, de type musulman, était encore davantage chargé d'exotisme.



On n'est pas resté très longtemps, mais il n'en fallut pas plus à la famile pour nous montrer ce qu'elle considérait comme le lieu central de cette cérémonie: la chambre nuptiale. Du coup, on a aussi raté le rituel de la présentation du "drap tâché de sang".



Autre lieu, autres festivités, ce sound system mobile est prêt à mettre le feu dans les villages.



Traditionnellement, le nombre de jarres possédées constituait un important signe extérieur de richesse. Accumulant l'eau des pluies, ces abreuvoirs pouvaient répondre aux besoins d'une famille pendant plusieurs mois. Ils ont aujourd'hui davantage une fonction d'hygiène que d'approvisionnement.



C'est avec une perplexité certaine que les gens nous écoutaient lire sur la carte le nom des villages vers lesquels nous tentions de nous rendre. Au passage, merci Gaëtan pour la photo!



La nuit venue, nous demandons l'asile dans une pagode. Les moines nous accueillent avec sourire et nous proposent un délicieux dîner de pastèques, qu'ils nous pourront malheureusement pas partager puisque leur discipline leur interdit de manger après 11h du matin. Nous installons donc notre campement sous les yeux bienveillants de Bouddha. J'en profite aussi pour remercier mes amis qui nous avaient offert cette bien utile moustiquaire qu'on voit suspendue auprès de la fameuse fresque de l'Illumination.



Le lendemain, petit-déjeuner en compagnie d'une sacrée bande de filous.



Un peu plus tard dans la journée, alors que la soif nous guette, on achète pour une poignée de riels auprès d'une agricultrice deux kilos de concombres tout frais sortis de la terre.



Au fur et à mesure, le réseau routier se fait plus modeste...



... et dans un pays tristement célèbre pour son immense quantité de mines antipersonnelles non désamorcées (encore environ 5 millions...), mieux vaut ne pas perdre des yeux le tracé du chemin.



La terre devient progressivement plus aride, et nous pénétrons dans des zones où les habitants vivent dans des logements de fortune qu'il leur faudra démonter à la prochaine saison des pluies, lorsque la rivière en crue aura recouvert toutes ces terres.






Vivant généralement de la pêche, ces villages démunis laissent donc leurs enfants s'amuser et user de leur imagination pour s'occuper durant ces longues journées de chaleur.



L'humeur est plutôt gaie, et les habitants s'activent autour de la rivière, qui apporte son lot de commerçants itinérants et devient ici le seul véritable moyen de déplacement.



Il n'y a en effet plus de chemin pratiquable, et pour rejoindre les villages situés au nord, il ne nous reste plus que le "bateau-stop" dans les petits canots de marchandise.




Ce mode de déplacement nous permet de découvrir tout un tas de petits villages. Et quand les pêcheurs se font un peu plus fortunés, rien de mieux que la maison flottante pour parer aux inconvénients de la montée des eaux.



Au fur et à mesure que la rivière se rapproche du grand lac qu'est le Tonlé Sap, les berges s'élargissent et les village se font plus nombreux. L'activité y est particulièrement intense. Mais il n'y a toujours pas de chemins pour les pauvres piétons que nous sommes, nous devons continuer en bateau.







Les systèmes de pêche deviennent aussi de plus en plus sophistiqués.




Et l'intérieur des maisons de plus en plus ordonné!










Le soir, nous atterrissons dans ce village. Mais à notre surprise, aucune pagode ne s'y trouve. Notre désarroi fût toutefois de courte durée. Un jeune garçon parlant un peu l'Anglais engage la conversation et nous propose d'utiliser la terrasse de la maison sur piloti de sa tante pour y passer la nuit. Après un bon repas de riz et de poisson séché, nous nous préparons pour la douche. Notre ami nous indique la rivière. Malgré les risques de maladie de peau que ce genre de cours d'eau constitue, nous ne faisons pas nos bourgeois et y plongeons allègrement. Un peu plus tard, j'aperçois près de la maison un étrange enclos en bois. Je demande de quoi il s'agit. Et voici ce qu'on nous montra:


De jeunes et vifs crocodiles fraîchement attrapés dans la rivière où nous venions juste de nous baigner, et prêts à la vente pour les entreprises de textile vietnamiennes!




Le lendemain, n'ayant toujours aucun chemin de randonnée à notre disposition, nous reprenons le bateau. Nous croisons une pagode à l'architecture vraiment orignale pour le Cambodge.



Nous arrivons enfin dans un village qui constitue le point de départ d'un chemin susceptible de nous mener vers le Nord.



Dans cette immense plaine herbeuse (géographie très singulière en Asie du Sud-Est), nous faisons la rencontre improbable d'un vieil homme en haillon qui s'esclaffe d'enfin rencontrer des Français, et s'amuse à extraire de sa mémoire les quelques bribes d'une langue qu'il a apprises étant petit mais qu'il n'a jamais pu pratiquer.



Autre forme d'habitat de fortune: la roulotte au toit en paille et plastique.



Même quand les chemins de traverse des rizières se font de plus en plus étroits, il existe toujours une issue!



Et seulement quelques kilomètres plus loin, changement de décor, nous retrouvons les palmiers et les terres asséchées du Cambodge.



La terre se mélange avec le sable, tout comme l'ardeur des travailleurs avec la bonne humeur.



Après 75 km de marche, nous atteignons enfin une route goudronnée... et une carriole prête à nous emmener, sur laquelle Caro et Gaëtan ont déjà pris place pour rejoindre Siem Reap.



La cité khmère d'Angkor


A une dizaine de kilomètres au Nord de Siem Reap s'étend l'immense cité en ruine d'Angkor. Ancienne capitale du royaume khmère, cette cité prospéra entre le IXe et XVe siècle, et abrita à son apogée entre 500 000 et un million d'habitants. Ce qui en faisait à cette époque la plus grande métropole au monde. Aujourd'hui, les restes de cette ville ont presque intégralement disparu. Toutes les maisons en bois de la cité, tout comme ses palais se sont désagrégés; et de cette poussière a émergé une immense forêt. Les temples, destinés à abriter les divinités hindoues autrefois vénérées par les Khmers, étaient les seules édifices que les seigneurs s'évertuaient à faire construire en pierre, et constituent désormais les ultimes témoins de cette fastueuse période. Ci-dessus l'entrée du temple Banteay Srei.






Parmi des dizaines d'autres, une Apsara sculptée sur un mur de latérite. Ces nymphes célestes étaient hautement vénérées par les nobles khmers, et la finesse de leurs représentations semblait aussi fortement inspirer les femmes de la cour.



Représentation classique du dieu Shiva sous la forme d'un phallus, le "lingam" symbolise la puissance créatrice. Shiva était le dieu hindou le plus vénéré par les Khmers, et fatalement, cette sculpture se rencontre un peu partout sur le site d'Angkor.



Pas très loin de là, le temple de Ta Phrom.



Ce temple est aujourd'hui célèbre pour l'osmose que les arbres ont su créer avec la pierre. Les archéologues ont en effet volontairement laissé les arbres pousser sur les flancs du temple pour rappeler l'état d'abandon dans lequel cette cité fût redécouverte au XIXe siècle.



















Le temple d'Angkor Vat, à l'aurore.















Construit au XIIe siècle, le temple d'Angkor Vat demeure malgré tout le plus vaste édifice religieux au monde...



... ce qui fait bien rigoler Caroline



Tout autour du monument, d'interminables bas-reliefs retracent les grande épopées héroïques et mythologiques de cette civilisation. Bien que cette cité ait longtemps sombré dans l'oubli, certaines de ces histoires sont parvenus à se maintenir dans l'imaginaire collectif et continuent à être contés aux Cambodgiens dès leur plus jeune âge. Ainsi, le Ramayana qui raconte les aventures du héros Rama prêt à tout pour extirper son épouse des griffes de Ravana, ou encore la métaphore créatrice du "barratage de la mer de lait" dans laquelle dieux et démons "asuras" s'unissent pour tourner le corps du serpent nâga qui barratera la mer cosmique pendant 1000 ans et donnera ainsi naissance à la liqueur d'immortalité (si vous avez compris quelque chose, bravo, car moi non).



Ces gravures impressionnent par leur finesse et leur précision



Marche des esclaves vers la bataille



Représentant d'une petite minorité de Cambodgiens vénérant encore les dieux hindous















Démons "asuras" à nouveau mis en scène dans une représentation du "barratage de la mer de lait" et protégeant ici l'entrée de la cité Angkor Thom à environ deux kilomètres au nord de la cité Angkor Vat.


Temple le plus emblématique de ce qu'on pourrait qualifier d'ancien quartier fortifié d'Angkor Thom: le Bayon, célèbre pour sa multitude de représentations de la tête de Bouddha. Les archéologues avancent sans certitude que vers la fin de son apogée, certains seigneurs de la cité se seraient convertis au bouddhisme et auraient donc modifié les règles de l'architecture religieuse classique.















Scène de la vie quotidienne des villages de pêcheurs



Jeunes cambodgiennes déguisées en apsaras



A l'intérieur du temple, la figure de Bouddha continue à être vénérée par les quelques habitants qui vivent autour de ces ruines









Il est impossible de visiter tous ces temples en une seule journée. Nous avons pris trois jours. Et après toutes ces heures à arpenter les vieilles pierres, les fins de journée à Siem Reap étaient quand même plus divertissantes!



Et parmi toutes les bizarreries que le tourisme de masse fait naître, les "poissons masseurs" grâce auxquels les touristes peuvent donner à leurs voûtes plantaires usées une seconde vie, en laissant ces petits poissons se goinfrer de leurs peaux mortes. Cette représentation de mes pieds "dans l'action" n'exprime cependant pas l'hilarité que ces chatouilles peuvent produire.



Une autre entrée de la cité d'Angkor Thom.







Temple de Preah Khan, au Nord d'Angkor Thom



Les éternelles apsaras y sont particulièrement bien représentées.



On se demande encore comment des murs érigés il y a presque un millénaire peuvent toujours supporter le poids d'un arbre si gigantesque.



A la sortie du temple, des musiciens nous font le plaisir de jouer de vieux airs khmers.



Les magnifiques gravures sur les parois en latérite de la terrasse du Roi Lépreux mettent un terme à ce passionnant épisode archéologique.


Phnom Penh


Après Siem Reap, nous nous dirigeons vers la capitale, Phnom Penh. C'est une ville désordonnée qui semble ne pas avoir d'identité bien définie tant on sent les influences nombreuses: héritage colonial français, buildings américains, agitation orientale... L'impression que donne cette ville au nouvel arrivant est celle du chaos. Les guides touristiques avertissent leurs lecteurs des vols et diverses arnaques auxquelles ils peuvent être exposés, et ne cachent pas les problèmes qu'implique la mainmise des groupes mafieux et des hommes politiques corrompus sur la ville.




Mosquée située dans le quartier où on résidait.



Voici à peu près à quoi se résume le souvenir que les Cambodgiens ont gardé du passage des Français: Alain Delon, à qui ils ont consacré une marque de cigarettes. A 0,35 euros le paquet, je ne suis pas persuadé que l'intéressé touche de quelconques royalties. Il faudra lui en toucher un mot.



Le palais royal du prince fantoche Sihamoni qui, depuis l'abdication du roi Sihanouk en 2004, fait office de figurant face au pouvoir vampirisant du premier ministre Hun Sen.



Célébration traditionnelle d'un mariage cambodgien, qui se déroulera entre 7h et 11h du matin.



Bien que sans casques, les petits ont toujours la meilleure place sur la mobylette familiale.



Prison de Tuol Sleng, emblématique centre de détention et de torture plus connu sous le nom de S21. Après avoir vidé les villes cambodgiennes de TOUTE leur population, l'Angkar (Pol Pot et sa garde rapprochée) a systématisé à partir de 1975 le travail d'épuration de la population khmère. C'est en effet dans la plus froide des terreurs que cette planification s'est réalisée. Professeurs, intellectuels (qu'on reconnaissait grâce à leurs lunettes!), fonctionnaires de l'ancien régime, du vieillard à l'enfant, bref tous ceux qui, dans la région de Phnom Penh, étaient dénoncés ou soupçonnés de s'opposer au régime étaient enfermés ici, afin d'y être interrogés et jugés. Mais cette expression de la justice n'était finalement qu'une mise en scène, puisque ceux qui ont séjourné dans ce lycée ont en fait tous terminé dans les fosses du charnier de Choeung Ek.



Etroites cellules construites à la hâte dans les classes de l'école. C'est Douch, membre exécutant de l'Angkar dont le procès a eu lieu en 2009, qui dirigeait ce camp de torture.
Notre réaction première est évidemment l'horreur. Mais l'approfondissant des biographies des membres de l'Angkar empêche toute simplification et diabolisation des protagonistes. Cet événement historique est le résultat d'idéologues formés à la pensée marxiste en France, critiques à l'égard des tentatives communistes de l'époque (notamment celle de Mao Zedong) et désireux de mettre en place une société nouvelle et égalitaire, sans aucun compromis. Lorsqu'on lit notamment le témoignage de François Bizot (Le Portail), ethnologue français détenu par Douch dans un camp de la jungle cambodgienne avant que ce dernier devienne le bourreau de S21, on découvre un homme dur, rigoureux mais profondément épris de justice, dont les buts poursuivis et la loyauté envers l'Angkar le mèneront à des actes extrêmes. Ainsi lorsqu'on se penche sur cette page de l'histoire cambodgienne, le plus dur est de reconnaîre le visage humain de ce génocide. Celui d'individus qui, au nom d'une finalité pourtant noble, ont cédé à une froide rationalité, en justifiant le sacrifice de nombre de leurs pairs cambodgiens au nom d'une société idéale, "nettoyée" de ses éléments aux vélléités de pouvoir et de domination.



Monument de commémoration de Choeung Ek, empilant une "petite" partie des crânes exhumés des charniers. C'est un lieu de mémoire d'autant plus important aujourd'hui que le gouvernement tente d'effacer toutes les traces d'une période qu'il préférerait oubliée. Cette "stratégie de l'amnésie" n'est cependant pas innocente, puisque plusieurs membres du gouvernement et de la haute administration actuelle sont en fait d'anciens Khmers rouges étant parvenus à se fondre dans les plus hautes sphères de la société cambodgienne.



Kompong Cham - Kratie


A cette époque de l'année, les rivières asséchées sont à peu près les seuls endroits où on peut trouver de la verdure au Cambodge.



Un autre héritage de la colonisation: les chevaux, qui sont encore très couramment utilisés par les agriculteurs pour se déplacer.



Maison traditionnelle khmère, sous laquelle ses habitants viennent souvent se réfugier quand la chaleur devient insupportable.



Depuis notre moto, on peut constater que les Cambodgiens sont aussi super débrouillards.


Ces poules toutes retournées sont bel et bien vivantes. Un voyage qui leur offre un bien joli tour de manège avant d'achever ce tragique destin qu'est le leur.


Et en faisant de la moto sur les pistes sableuses des berges du Mékong aussi, on fait de chouettes rencontres.



Cette maison située dans un monastère nous a bien séduit...


... et ses moines aussi.



Jeune garçon entreprenant une perche aux escargots dans l'étang d'un autre monastère.



A quelques mètres de là, le pied du Bouddha permet à ces jeunes de protéger leurs cartes contre les assauts du vent. Un peu comme nos places d'église d'autrefois, le monastère (wat) est le centre de la vie sociale des villages, où les jeunes se retrouvent en journée pour discuter ou s'amuser.



Très vieux temple en charpente et colonnes de bois



Un peu plus tard, nous traversons un village visiblement spécialisé dans le textile.



Mais pas n'importe quel textile! C'est la confection du "krama" qui mobilise le savoir-faire de ces femmes. Il est porté par la plupart des Khmers dans les régions rurales. Il est principalement utilisé pour se protéger du soleil, de la poussière et du vent. Mais on a aussi pu observer qu'il se portait autour de la taille comme un mini-sarong, qu'il s'utilisait comme serviette pour se sécher, qu'il se nouait esthétiquement autour du cou, qu'il s'attachait autour des épaules en guise de porte-bébé, qu'il se plaçait sur un lit comme taie d'oreiller, qu'on le tendait pour remorquer une moto en panne, et qu'on le bourrait dans un pneu en cas de crevaison! Nous ne pouvions pas être indifférent à ces si nombreux pouvoirs, ici placés à la portée de notre main. Il a donc fallu en acheter.



Combinaison qui permet de bien visualiser la superposition des styles architecturaux de l'ancien et du nouveau royaume Khmer. Temple de Vat Nokor à Kompong Cham.



Je rappelle que toutes les photos postées sur ce blog sont de Caroline et de son appareil numérique compact Lumix DMC-LX3. Quel talent!



A quelques kilomètre de Kompong Cham, cet insolite pont en bambou d'un kilomètre de long reconstruit après chaque mousson, nous permettra de rejoindre à moto la charmante petite île rurale de Koh Paen.



Jeune récolteur de jus de palme visiblement amusé par notre venue.



Les terres de cette île au milieu du Mékong semblent particulièrement fertiles. En témoignent cette belle coloration du maïs...



... ainsi que ces amoncellements de feuille de tabac que Caro apprend à piquer dans des tiges en bois...



...et qu'on suspendra plus tard face au soleil pour obtenir un séchage rapide et donner aux cigarettes une odeur savoureuse.



C'est un travail qui mobilise toute la gente féminine



Avec les hectares de champs de tabac en toile de fond, ce paysan a eu bien du mal à faire avancer ses vaches. Vous vous en foutez? Vous avez bien raison!


Caro s'essaye à la photographie macro, et les nombreux jardins fleuris des villages traversés se prêtent aisément aux caprices de son objectif.







Pause-ananas au carrefour entre deux chemins.



Fin de journée, baignade bien méritée pour cette valeureuse équipée



A la périphérie de la ville, petit bidonville flottant.



Sympathique maison traditionnelle khmère. La construction de ce genre de maisons ne coûte qu'environ mille euros. Ca donnerait presque envie de tout claquer!



A la fête d'un village, ces vieux Cambodgiens sont particulièrement heureux de venir tester leur connaissance du Français.



Cette fête célébrée à l'intérieur du sanctuaire est l'occasion pour nous de voir ce qui se fait de mieux en terme de manèges forains cambodgiens.







Le long d'une allée, plusieurs familles installent leur petit restaurant.



Nous sommes invités à déguster les spécialités d'une adorable famille, et suscitons par la même occasion la curiosité des enfants. "Va-t-il savoir manier les baguettes?" - Hé!.. Mais vous savez pas à qui vous avez affaire! Je peux même faire jongler quatre nems si je veux!



Probable futur "teufeur" que sa mère doit décrocher de ce "mur de son"



Rituel de la marche méditative qui impose aux fidèles de suivre la corde et ainsi faire sept fois le tour du lieu sacré, avant de pouvoir prier et apporter ses offrandes à Bouddha.


Près de Kratie, sur ce bras caillouteux du Mékong, nous partons à la recherche du légendaire dauphin d'Irrawady. En vain...







Un visage inédit du Mékong sous le soleil déclinant



Alors qu'à quelques kilomètres plus loin vers le Sud, le fleuve prend cette fois des teintes turquoises.


Retour vers Phnom Penh


Groupes de novices à la recherche de généreux donateurs



Une sympathique "portée" de jeunes Khmers :-)



Fenêtre d'un ancien monastère envahi par l'immuable force de la nature cambodgienne (île de Koh Dach, à lé périphérie de Phnom Penh)



Une prodigieuse gamine de dix ans m'apprenant à utiliser le métier à tisser dans un Anglais incroyablement bien maîtrisée, étant donné son âge et son appartenance sociale.



Cet homme d'origine cambodgienne a grandi aux Etats-Unis, sa famille ayant fui le génocide khmer en 1975. Il est revenu vivre au Cambodge dans l'intention d'aider son peuple d'une manière ou d'une autre, indépendamment des ONG étrangères qui saturent le marché humanitaire du pays. Il construit actuellement une école dans une zone périphérique de Phnom Penh où de nombreux enfants sont descolarisés. Caro a eu l'occasion de participer à ce chantier.



Bidonville basé sur une décharge de Phnom Penh. Les familles survivaient jusqu'alors du traitement des déchets. Depuis la récente fermeture de la décharge, les cabanes en tôle sont toujours là, mais parents et enfants courent les rues de Phnom Penh pour trouver d'autres boulots informels.



Dans le bidonville de Boeng Salang, au Nord de Phnom Penh...



...Caro fait la rencontre d'une joyeuse petit troupe...après-midi consacrée aux jeux et à la confection d'origamis.









C'est avec un pincement au coeur et l'envie de mieux connaître la culture cambodgienne, que nous quittons le pays et ses habitants si attachants.

1 commentaire:

Pol NOU a dit…

Bonjour Thibaut et Caro,
J'ai bien aimé vos photos et commentaires. Vous avez beaucoup de chances d'aller au Cambodge. C'est un beau pays, très beau.
Pol
http://polnou.jimdo.com/