mercredi 21 avril 2010

Le Laos

Nous sommes restés 2 mois en République socialiste du Laos. Mais nous serons certainement moins bavards sur ce pays que nous l'avons été pour le Vietnam. Non seulement parce que notre méconnaissance de la langue ainsi que la timidité des laotiens nous ont limités dans notre approche et compréhension de la culture laotienne, mais aussi et surtout parce que nos projets ont été quelque peu amputés par des imprévus - de santé notamment - qui ont limité nos déplacements. Et oui, ça fait partie des aléas du voyage avec lesquels il faut apprendre à composer! Quoiqu'il en soit, le Laos demeure un pays superbe et y séjourner avait un sens dans notre tracé itinérant à travers l'Asie du Sud-Est. Nous avons en effet pu constater des différences réelles avec son voisin vietnamien, mais aussi des similitudes tant l'histoire et les flux migratoires des divers peuples de cette région d'Asie rendent caduque toute notion de "frontière". Ainsi, au fin fond du Nord Laos, l'influence chinoise est sensible et on retrouve des minorités ethniques déjà rencontrées au Vietnam. Plus au sud, en revanche, les influences les plus visibles sont thailandaises et khmères. (ethnie majoritaire au Cambodge et présente dans le Sud Vietnam). Pour cette raison, nous n'allons pas tenter de présenter ''une" culture laotienne, même si des particularismes se ressentent.




Nous avons donc découvert le Nord du Laos durant le premier mois: Phongsaly, Muang Sing, puis descente de la rivière Nam Ou qui, le long de ses rives, dévoile çà et là de charmants villages sur pilotis. De même Luang Prabang, plus au sud, ancienne capitale du royaume laotien où on a pu découvrir de vieux temples bouddhistes, mais aussi regretté l'effet de gentrification causé par l'afflux touristique. Dernière étape avant la capitale, Vang Vieng: un site où se réfugient de nombreux étrangers pour baigner dans l'ivresse et profiter de la rivière rafraîchissante dans un superbe environnement naturel. Lieu d'orgie qui a quelque chose de puant au coeur d'une culture qui ne voit dans ce genre de scène importée de l'Ouest que la manifestation d'une décadence... mais nous devons reconnaître qu'après un an loin des jouissances occidentales, nous défouler là-bas à l'occasion du nouvel an nous a fait le plus grand bien!...si ce n'est un plongeon raté qui a touché mes cervicales et mon dos...Résultat, obligation de rester dans la capitale durant le 2ème mois au Laos, le temps de ma réeducation. Thibaut en a quand même profité pour faire une petite échappée dans le Sud Laos durant 7 jours...





Après le passage de frontière, nous arrivons à Vientiane, capitale du Laos. Devant cet arche qui termine un grand et long boulevard menant au palais présidentiel, une pancarte annonce les SEA Games (les JO asiatiques) qui dureront tout le long de notre séjour ici. C'est un événement qui a suscité l'engouement de toute la population, et une ambiance à la fois patriotique et joviale régnait dans toute la ville. Pourtant, après avoir vécu dans la mégalopole grouillante et quelque peu bordélique de Saïgon, nous sommes surpris par le calme de Vientiane, par l'aspect aseptisé de son centre ville, la quasi-inexistance de vendeurs ambulants, par son atmosphère en quelque sorte... trop ordonnée. Les grands boulevards sont destinés aux 4x4 à vitres teintées derrière lesquelles se dissimulent de riches laotiens mais aussi des expatriés, très nombreux ici et travaillant notamment généralement pour des ONG. Mais nos ballades dans des quartiers plus excentrés nous ont aussi permis de constater que la ville n'a pas été complètement "nettoyée" de ses populations plus modestes.




Le style des temples laotiens reflète les influences plurielles qui fondent la culture de ce pays. Ceux de Vientiane sont plus proches de l'architecture thaïlandaise. Ils se reconnaissent par une structure élancée, une toiture relativement discrète et de hautes ouvertures...




Traditionnellement, les pagodes laotiennes ont en leur sein un autel de crémation pour les défunts bouddhistes. La quantité de suie qui recouvre le plafond peut en effet témoigner de cet usage.




Cet adorable chaton semble avoir trouvé dans les toilettes de ce temple, le coin idéal pour échapper à la chaleur écrasante de la saison sèche!




Le Wat Sisaket, seul temple de la capitale ayant été préservé par l'invasion siamoise, renferme quelques 2000 petites statues de bouddha nichées dans les murs intérieurs du cloître.




Quelle drôle d’idée de représenter Bouddha avec un nez crochu ! Tout à coup, ce personnage apparaît moins sympathique…




A Vientiane, les ballades dans les temples étaient pour nous des moments privilégiés. Nous sommes séduits par ce patrimoine religieux qui, il faut le dire, s'avère plus riche que celui du Vietnam.




Au temple de Wat That Luang, ce stupa doré contiendrait un cheveu de Bouddha ainsi que les cendres d'une de ses hanches... ce qui fait de ce monument religieux l'un des plus importants du Laos.







« Arbre de la connaissance » : cet arbre que l’on retrouve souvent sur les sites bouddhiques, fait directement référence au banian sous lequel Bodhisattva (le futur Bouddha), après une longue période de méditation, aurait atteint « l’éveil » : état de compréhension du monde par lequel il serait parvenu à s’affranchir de toute souffrance.




Crépuscule à l'entrée du Wat That Luang.




Spiritualité et petits commerces cohabitent dans une ambiance paisible.




Qui donc peut résister à l’attrait de ce karaoké ambulant dernier cri ! Sûrement pas les amateurs de musique populaire laotienne…ni de pop thaïlandaise dont les gens ici raffolent !




Ballade sur une petite île loin des édifices du centre ville. Ce gosse était niché dans ce carambolier lorsque nous avons fait sa connaissance. Avec l’agilité d’un petit singe, il est allé cueillir les caramboles les plus sucrées pour nous les faire déguster. Vous savez, ces fameux fruits jaunes en forme d’étoile...




Depuis notre arrivée en Asie du Sud-Est, les jus de fruits toujours délicieux font partie intégrante de notre régime alimentaire!




Yeah, la jeunesse urbaine a aussi droit à son festival de danse Hip-hop!




...Ce qui ne les empêche pas de maintenir les pratiques ancestrales.







Cérémonie de Baci, qui repose sur la croyance selon laquelle l'être humain possède une âme dans chacune des 32 parties de son corps. Ces 32 "khouanes" ayant la facheuse tendance à se disperser dans la nature, ce rituel du Baci les rappelle à nous afin que l'unité soit retrouvée. Ici, on voit que le moine est parvenu à rappeler les khouanes car il attache aux poignets d'une femme les fils de coton blancs qui permettent de les retenir.













Hypnose collective.




Confection des banana pancakes, qu'on mange régulièrement.




Enseigne de garage plutôt séduisante




Décidément, Thibaut ne se lassera jamais de ces affectueuses petites bêtes.




J'ai osé! Le talent artistique des coiffeurs locaux, que ce soit au Vietnam ou au Laos n'est pas forcément reconnu... après plus d'un an, j'ai finalement confié mes cheveux à l'un des leurs, me disant qu'après tout, je ne serai pas rentré en France avant un bon bout de temps: Finalement, le massacre a été évité.



Drapeau communiste d'un côté, laotien de l'autre, et de nombreux drapeaux de prière bouddhiques pour accueillir les visiteurs... voilà une "falang" parfaitement acclimatée au pays! Clin d'oeil à Ruth qui nous a chaleureusement accueillis à Vientiane. Merci de nous avoir ainsi partagé ton enthousiasme pour la culture laotienne!




Après quelques jours dans la capitale, direction les montagnes du Nord qui hébergent, comme ses homologues vietnamiennes, une foule de minorités ethniques menant une vie bien différente des laotiens des plaines.




Après 32h de route errintantes durant lesquelles nous n'avons pu fermer l'oeil: routes en piteux état, bus datant de l'ère soviétique dont les vitres brisées laissent passer le vent glacial des nuits d'altitude ainsi que la poussière des routes en terre...à l'arrivée, nous étions couleur rouge-terre. Sur cette photo, des femmes de minorité "Akha", reconnaissables à leur coiffe sertie de pièces de monnaie datant de l'Indochine, sont venues animer la fin de notre trajet en vomissant toutes leurs tripes...les pauvres, davantage habituées à la marche qu'au bus, avaient la sensation de ne pas toucher le sol et souffraient du mal des transports comme on souffrirait du mal de mer...bienvenue à Phongsaly!




Phongsaly, à la frontière chinoise, est une petite ville dont l'organisation et les habitations évoquent à la fois les villes traditionnelles chinoises et les villages perchés dans l'himalaya népalais. Les commerçants Hans (ethnie majoritaire en Chine) forment d'ailleurs la principale communauté de la ville et cohabitent avec d'autres peuples ayant migré du Yunnan ou du Tibet.




Avec ses rues pavées, sa dimension miniature, et surtout ses habitants semblant vivre dans un espace achronique rythmé par des pratiques ancestrales, nous ne pouvions qu'être touchés par l'âme de la "vieille ville".




Moment entre femmes pendant que la viande et les piments rouges sèchent au soleil.




Agents des services anti-terroristes, prenez-garde! Les citoyens français ne sont pas les seuls méchants potentiels à qui il faut prélever l'ADN. Allez donc voir de ce côté là... Derrière ce tag appelant au chaos se cachent certainement des velléités insurectionnelles.




Belle illusion d'eau...



Pour quitter cette ville la plus septentrionale du Laos, nous avions le choix: reprendre les routes cabossées que nous connaissions déjà, ou descendre tranquillement la rivière Nam Ou pour arriver un peu plus bas, 7 heures plus tard. C'est évidemment cette 2ème voie tranquille et isolée que nous avons choisi d'emprunter.




De charmants villages sur pilotis sont nichés au bord de l'eau. Accessibles seulement par bateau, ils communiquent entre eux à l'aide de la pirogue.







Le temps d'une halte sur notre route fluviale, Thibaut et ces enfants se retrouvent autour d'une même passion: le ricochet. Vas-y Thibaut, tu peux mieux faire!




Nous achevons cette traversée à Muang Khua, ville beaucoup plus développée que ses villages voisins en raison des routes qui la desservent et de son emplacement stratégique près de la frontière vietnamienne de Dien Bien Phu.




Ses berges pourtant abruptes constituent un terrain fertile et privilégié sur lequel chaque famille cultive une petite parcelle. Vous voyez la maison en bois sur pilotis avec des volets bleus? C'est ici qu'on a passé quelques nuits (1.20 euros par jour)




Ce pont de fer haut perché relie les deux parties de la ville. Ses crissements à chaque rafale de vent rythmaient la vie des habitants...ainsi que nos nuits.




A l'instar du cricket en Inde, la pétanque semble avoir fait son nid au Laos et est aujourd'hui très populaire. Ca a du bon, le colonialisme!




...Tant qu'on a l'antenne télé...!




Dans les alentours de Muang Khua...




Exemple de l'usage varié de la feuille de palme dans le quotidien des laotiens.




De petite lamelles de peau de buffle séché tant appréciées par les laotiens, ça vous dit? Ne vous laissez pas intimider par son odeur fédite...





Et la route continue! Quoique...les infrastructures routières et l'état des bus laotiens ont souvent mis notre patience à rude épreuve et nous ont appris à lacher prise lorsque, bien souvent, les paramètres nous échappaient.




Nous quittons donc la rivière Nam Ou pour nous diriger vers la région de Muang Sing, située au Nord Ouest du pays. Cette jolie plaine et les basses montagnes qui l'encastrent hébergent de nombreuses minorités ethniques (Akha, Hmong, Mien...). Leur économie a longtemps reposé sur la culture d'opium et le marché de Muang Sing avait sa place dans le Triangle d'Or.




Ici, ce sont des familles au complet qui s'entassent dans ces tracteurs-remorques pour se rendre vers les champs.







Equipement de base de tout bon paysan.




Entrée d'un village Akha, une ethnie tibéto-birmane originaire de Chine. Signe des temps qui changent, la "porte des esprits" (à gauche) par laquelle les habitants passaient de façon très ritualisée, a laissé place à une plus large route en terre pour laisser passer les véhicules motorisés. Toutefois, cette porte des esprits conserve un rôle central dans la cosmologie akha...




...les villages Akha, nombreux dans cette région, se reconnaissent donc à leur "porte des esprits" systématiquement érigée à l'entrée du village. Pour le peuple Akha qui est animiste, cette porte constitue une frontière qui protège son espace du monde extérieur et des mauvais esprits. Ce sont traditionnellement des flêches qui assurent la défense...




...mais s'ajoutent désormais des représentations d'armes de guerre plus sophistiquées tel des hélicoptères ou des avions. La réappropriation de ces engins semble s'expliquer par la surveillance aérienne dont les Akha font l'objet depuis le début de la lutte contre le trafic d'opium.




A coté du village, des champs de canne à sucre à perte de vue.




Habitation Akha. En général sur pilotis, la maison n’a pas de fenêtre et comporte deux parties principales, l’une réservée aux hommes et l’autre aux femmes.




Sacrée bouille!!




Enfants Akha qui ont abandonné les habits traditionnels depuis déjà quelques temps. En revanche, comme chez la plupart des minorités rencontrées au Vietnam ou au Laos, les femmes semblent s'obstiner à porter le costume traditionnel. Conservatisme? Conscience des enjeux identitaire qui peuvent se jouer? Jusqu'à maintenant en tout cas, elles ont permis à cet héritage de survivre aux influences extérieures.




Fin de journée dans la plaine de Muang Sing.




L'occasion d'apprécier la belle lumière du crépuscule dans le seul bar visible à des km à la ronde.











Jeunes amoureux, ethnie Hmong.




Retour sur la rivière Nam Ou pour atteindre un petit village, Muang Ngoi, dont certaines personnes rencontrées nous ont vanté les charmes.




Impossible de se lasser de tels paysages...







La vie étant constammant tournée vers la rivière, les enfants du coin sont très à l'aise dans la manoeuvre des pirogues. Ils y miment et reproduisent les pratiques de leurs parents, nécessaires à la survie de la communauté, mais c'est aussi pour eux un terrain de jeu privilégié.




Petit embarcadère de Muang Ngoi.




Village de Muang Ngoi, uniquement accessible par la rivière Nam Ou.




Traitement des algues de la rivière avant d'en faire l'une des spécialités culinaires les plus réputées de la région: les algues séchées aux graines de sésame.





Après ces quelques semaines dans les régions isolées du Nord Laos, nous reprenons la route vers le Sud pour passer Noël à Luang Prabang. Sur la route, nous passons des heures à observer, à travers la fenêtre du bus, des paysages et des scènes de vies locales. Les trajet en bus sont pour nous des moments de transition privilégiés qui aident aussi à prendre du recul sur cette expérience itinérante dans laquelle on est plongés depuis dejà un bon moment. Ecouteurs aux oreilles, les yeux rivés dehors, les pensées fusent... Ici, une femme tresse des feuilles de palme pour en faire une toiture qui devrait survivre à quelques moussons.




Coucher du soleil à Luang Prabang pour notre réveillon de Noël. Cette ville située sur le Mékong est l'ancienne capitale de l'empire Lao et prospéra au 14è siècle. De nombreux sanctuaires d'époque subsistent dans la vieille ville et témoignent de cet âge d'or, ce qui fait de Luang Prabang un haut lieu touristique. Ce succès à favorisé la sauvegarde d'un remarquable héritage, mais a eu pour conséquence de transformer le lieu en ville-musée et de vider les populations modestes de son centre.




Et dégustation d'une bonne fondue asiatique pour palier au manque de foie gras, de dinde et de chocolat!




Les temples de Luang Prabang ont subi de nombreuses influences khmère, siamoise, birmane, mongole. Ils se reconnaissent par leur imposante toiture pointue, en tuile et à trois plans, descendant jusqu'à quelques mètres du sol.








Preuve que le Wat n'est pas un espace exclusivement sacré où silence et retenue sont de rigueur, il arrive que les pagodes soient réinvesties pour des activités ludiques. Avec une balle en osier, ces jeunes jouent au Kataz, sport national.










Derrière ce bougainvillier en fleur, l'un des temples du sanctuaire de Wat Xieng Thong (1560) construit au bord du Mékong. Il s'agit du site religieux le plus important de la cité royale.




Plusieurs stupas renferment des bouddhas d'époque.




Alors qu'on se promène le long du Mékong, notre oeil est attiré par de petits éclats scintillants. De l'or!! Pur!







Nous projetons déjà d'en faire notre beurre, lorsque nous faisons la connaissance de cet orpailleur. En réalité, l'orpaillage est un boulot ingrat et peu rémunérateur, loin des fantasmes de la Ruée vers l'or. Délier ces paillettes d'or des millions de grains de sable nécessite en effet l'usage du mercure, qui est coûteux et extrêmement toxique.




On nous reproche qu'il n'y a pas assez de photos de nous sur le blog, alors...!




Vue sur la vallée de Luang Prabang.




Cosmologie bouddhiste.




Une énième représentation de l'enfer bouddhiste. Après avoir interrogé pas mal de personnes, nous ne savons toujours pas comment ces peintures sont interprétées par les fidèles. Sans doute n'y a-t-il pas une seule lecture possible. Est-ce une métaphore du cycle infernal de la réincarnation?




Au Laos, comme dans le reste de l'Asie du Sud-Est, le bouddhisme reconnu et pratiqué est celui du "Petit Véhicule" ou "Theravada". Il s'agit de la branche la plus ancienne et la plus orthodoxe. Seul le Vietnam (à l'instar de la Chine, de la Corée ou du Japon) y a adopté le "Grand Véhicule" (Mahayana).




Chaque jour, au lever du soleil, les moines défilent par dizaines près de leur temple pour recevoir l'aumône des habitants. Ces derniers se soumettent volontiers à ce rituel ancestral dans l'intention d'accumuler du mérite et assurer une vie ultérieure meilleure. Le plus souvent, les moines reçoivent une boulette de riz gluant qu'ils conservent dans leur sébile à bandoulière.




Dans les textes canoniques bouddhistes, travailler pour gagner sa vie n'est pas essentiel, c'est plutôt un lien et une source d'attachement aux biens matériels. Ainsi, traditionnellement, les moines ne sont pas autorisés à effectuer le travail manuel. Parfois, on les voit réaliser quelques travaux dans l'enceinte de leur temple, mais ces scènes demeurent rares!



Marchande d'herbes aromatiques qui tient dans ses mains du basilic.



Voilà comment on confectionne de l'alcool de riz. A vous de déchiffrer!



Et voilà le résultat.




Non loin de Luang Prabang, la grotte de Wat Phou est un important lieu de pélerinage bouddhiste et n'est accessible que par bateau...






Un peu plus au Sud, la région de Vang Vieng parsemée de roches carstiques nous a beaucoup séduits.












Cette région recèle d'incroyables grottes qui feraient presque naître en nous une vocation pour la spéléo!



L'eau a parfois creusé des tunnels sous les imposants pics karstiques.






Comme au Vietnam, il semble que les grottes soient souvent transformées en lieu de pélerinage. Ici, l'orientation du "Bouddha couché" (en haut à gauche) est faite de telle sorte qu'il est constamment illuminé par le soleil. Cela donne une coloration mystique à ce lieu déjà particulier.







Les orgies de Vang Vieng...des cabanes sur pilotis, du gros son, de l'alcool...




...des tiroliennes pour se jeter à l'eau quand la chaleur se fait écrasante...un coktail détonnant...voire dangeureux! ...On n'est plus au Laos... c'est tout ce que l'on rejette habituellement, mais bien que ce genre de configuration va à l'encontre de notre éthique, de notre façon d'appréhender le voyage, nous avons ressenti le besoin de nous "reconnecter" un peu à l'esprit festif occidental...le temps du nouvel an!
Le plongeoir qu'on aperçoit au centre de la photo est le lieu du crime dont j'ai parlé plus haut. C'est d'un plongeon de 7 mètres que je me suis en effet contusionné les cervicales, ce qui a entraîné mon immobilisation d'un mois dans la capitale Vientiane.
Je laisse donc Thibaut raconter la suite, celle de son périple d'une semaine à pied, dans le Sud du pays.



Au Sud-Est de Vientiane, à Thakhek, une boucle à moto permet de traverser de superbes paysages montagneux sur une route étonamment bien entretenue. Parce que je considérais avoir fait suffisamment de moto au Vietnam, et pour faire un peu d'exercice, j'ai décidé de couper cet itinéraire en suivant à pied un chemin de terre longeant plusieurs villages, où je pouvais la nuit tombée demander l'hospitalité. Cette petite aventure s'est faite sur six jours et 160 km.






N'ayant que ma caméra à disposition lors de cette partie du voyage, le nombre et la qualité des photos en sont fatalement réduites.


Après 60 km de marche , la route me mène à l'entrée de la grotte de Kong Lor, point de passage obligé pour continuer la randonnée.



Je prends donc une petite barque pour traverser cette grotte d'une longueur hallucinante de 7 km. A l'aide d'une lampe torche, on peut admirer cet immense corridor dont les plafonds atteignent à certains endroits 100 mètres de haut. Le massif montagneux traversé, on débarque enfin dans une plaine à la végétation luxuriante qui, en un couloir de 100 km de long, est entourée par d'immenses roches carstiques infranchissables. Cette géographie inédite fait de l'amas de villages qui constelle cette région un des lieux les plus isolés du Laos.



Les montagnes de calcaire dominent avec poésie ce chemin de terre que j'arpente trois jours durant.



Le joli village de Nakai, où j'ai passé la première nuit. Je regrette seulement de ne pas avoir pris de photos de la famille du chef de village qui m'a hébergé.



Après qu'un des membres de la communauté se soit marié, la coutume veut que les hommes du village consacrent ensemble un jour de leur semaine pour s'atteler à la construction d'une maison pour cette famille naissante, qui prend à sa charge l'achat des matériaux et des repas qui ponctuent ces journées de labeur cordiales.




Alignés sur une centaine de mètre, ces arbres de teck coupés à la tronçonneuse témoignent de l'énergie avec laquelle le gouvernement laotien s'emploie à tirer profit de ses superbes forêts.




Jeunes garçons dont la fierté de posséder cette voiture en bois qui se trouve à leur pied, peut facilement se lire sur le visage.




Lever de soleil sur les champs de riz déjà récoltés.




Je ne suis pas passé loin de me faire massacrer par cet impitoyable gang de trappeurs. Vu ce qui est arrivé à leurs proies, on peut dire que j'ai eu chaud aux fesses.




Cratères d'obus datant des années 1960.

On ne saurait achever cet article sans évoquer les bombardements meurtriers dont cette nation a été victime. D'un tonnage de bombes égal à celui qui écrasa l'ensemble du continent européen durant toute la seconde guerre mondiale, cet épisode méconnu de la guerre du Vietnam a en effet laissé des cicatrices profondes dans les mémoires de ce peuple. Et si les laotiens préfèrent aujourd'hui montrer le côté festif et convivial de leur personnalité, les terres balafrées de ce beau pays sont également là pour nous rappeler au souvenir douloureux.

1 commentaire:

Histoires de voy@ge a dit…

Bonjour Caro et Thibaut ,

L' Histoire est belle, bien servie en cela par vos textes et vos images ! Merci beaucoup pour ce partage !

Profitez ...
Amitiés .
Jean-Fi .