lundi 27 septembre 2010

L'extrême-Nord Indien




Le mois de Juillet touche à sa fin. Et alors que la mousson tarde encore à s'annoncer, le soleil, lui, brûle de ses feux ardents. Après trois mois de voyage dans le sous-continent Indien, la chaleur tend à devenir franchement oppressante. Le confort et l'air climatisé de l'appartement de nos amis Assia et Prashant est donc, à notre arrivée à Delhi, un immense soulagement (je profite de ces quelques lignes d'expression pour les remercier encore de leur généreux accueil, si salvateur pour nous).
Dans les campagnes toutefois, l'ambiance est plus morose. En raison d'une faible pluviosité, les récoltes des trois années précédentes furent très mauvaises. Si mauvaises que de nombreuses familles ont vu leur membre le plus actif partir pour la ville, dans l'espoir de ramener un revenu suffisant pour continuer à s'alimenter. De nombreux villages survivent ainsi aujourd'hui, par l'injection de quelques milliers de roupies depuis les villes des environs. En ajoutant à ceci la hausse généralisée du cours des matières-premières engendrée par la lâche réaction de nos chers spéculateurs boursiers, on mesure le désespoir qui touche aujourd'hui les populations du tiers-monde.
En Juillet 2010, le soleil semblait même plus féroce encore que les années précédentes. Alors chaque matin, les campagnes se réveillaient au son des prières que les paysans consacraient aux Dieux. Cet espoir que la pluie arrive, chaque Indien le cultive, dans les temples comme au fond de son coeur.
De notre côté, alors que quatre amis Nantais (Clémence, Julien, Bertrand et Vincent) nous avaient rejoint, la nécessité de fuire cette chaleur en partant vers les régions montagneuses du Nord semblait de plus en plus évidente. Il était temps de rejoindre la douceur des climats montagneux, humer l'air pur des hauteurs himalayennes et renouer avec la tranquilité des peuples bouddhistes, du Ladakh à la cité tibétaine de Dharamsala... Mais c'était sans compter sur l'efficacité des pujas hindoues que les prêtres récitaient depuis leur temple. Cette année 2010, les prières pour la pluie ont en effet porté leurs fruits. Un peu tardivement certes, mais ô combien la réponse des Dieux fût forte! Sans pour autant gâcher le périple (elle y mettra même un peu de piquant), ce qui s'avérera comme la mousson la plus forte de ces cinquante dernières années nous aura appris à nous accomoder de l'humidité et de la grisaille générales, mais parfois aussi des glissements de terrain et des éboulements.
C'est donc en compagnie de nos quatre compères Nantais que nous avons débuté notre progression vers ce Nord lointain. Rishikesh, Amritsar et Dharamsala (de cette dernière destination nous ne montrons aucune photo, tant la pluie fût omniprésente). Puis après avoir laissé nos amis rejoindre les terres arides du Rajasthan, nous avons fait route (ce qui est, vous le verrez, tout ce qui nous a été permis de faire) vers les montagnes reculées du Ladakh.



Rishikesh


Capitale mondiale du yoga et de la méditation, Rishikesh est également connue pour avoir hébergé pendant quelques mois les Beatles. Ceux-ci, alors en manque d'inspiration, y auraient trouvé les ressources pour composer plusieurs morceaux du fameux "White album".



Et on a retrouvé ici leur femmes illégitimes qui, en attendant de toucher leurs royalties, chantonnent gaiement aux passants "I want you, yeah, yeah, yeah...".
Non, en réalité, Rishikesh n'est pas seulement le lieu de rendez-vous des afficionados des "quatre garçons dans le vent", c'est avant tout un lieu saint au bord duquel coule la rivière sacrée du Gange et où se retrouvent chaque jour un grand nombre de pélerins.



Il faut également admettre que les remous du Gange incitent au recueillement.


Haridwar


A une trentaine de kilomètres de Rishikesh, une autre ville sainte, autrement plus célèbre pour les Hindous, mais où presque aucun touriste ne s'arrête: Haridwar. Chaque jour, les milliers de pélerins s'y pressent pour s'asperger des eaux du Gange qui, étant encore proches de l'Himalaya, ne sont pas encore trop souillées par les rituels crématoires.



Les rues y sont un dédale de petits commerces vantant les vertus de leurs bondieuseries, issues d'une industrie religieuse faisant preuve de beaucoup d'imagination. Graines et racines magiques, plumes de paon chassant les mauvais esprits, poudre à base d'ongles de lézard qui te rendent la trique aussi dure que la flute de Krishna, autels flottant en matériaux recyclés, tatouages de protection fait au bambou en 2 minutes chrono. On était bien tenté de ramener un truc, malheureusement, oh c'est dommage, on n'avait plus de place dans le sac à dos.



Les jeunes pélerins, venus de tout le pays en squattant le toit des autocars, se vêtissent d'orange et se regroupent en bandes pour fêter l'espoir que les Dieux leur accordent richesse, prospérite... et argent aussi.



Jeune troupe d'acrobates gitans



Quand le soleil se couche, alors que les prêtres débutent leurs messes, les appels à la prière jettent les dévôts dans les eaux agitées du Gange, les purifiant ainsi de ces pêchés si compromettants pour leur prochaine réincarnation.


Amritsar

Un peu plus à l'Ouest, à une dizaine de kilomètres du Pakistan, nous découvrons Amritsar, ville sainte du peuple Sikh, où gît le fameux Temple d'Or. Le sikhisme est une religion apparue au XVe siècle qui représente environ 2% de la population indienne.


Ses membres masculins passent toutefois difficilement inaperçus. Leur croyance leur interdit en effet de raser ou couper leurs poils et cheveux. Ils portent donc tous une longue barbe, ainsi qu'un turban qui ensert leur volumineuse masse de cheveux, qu'ils maintiennent, telle une relique dans une étoffe de coton.
Monothéiste, le succès du sikhisme tient en partie dans les idées de tolérance et de justice sociale qu'il défend. Refusant le système de castes ainsi que la soumission féminine, les gourous fondateurs ont prêché pour que leurs fidèles soient solidaires. Ainsi, on nous a expliqué qu'un Sikh reverse chaque mois environ 10% de ses revenus à son temple référent. En parcourant les couloirs dorés du temple, nu-pied sur la douce blancheur du marbre qui soutient la gigantesque enceinte du lieu, l'usage de cet argent apparaît démesurément matérialiste.


Mais c'est se mettre le doigt dans l'oeil! Aux côtés du faste et du clinquant, quiconque accepte de se déchausser et de se couvrir la tête en entrant dans ce lieu, se voit offrir le gîte et le souper. Ainsi, un dortoir est mis à disposition des étrangers, tandis que les repas (riz, soupe de lentille, pomme de terre au curry, pain et thé au lait sucré à volonté!) se partagent dans le grand réfectoir. Comme on le voit, sur cette photo, chacun est libre aussi de participer à la vaisselle...


... ou à la confection des chapatis.




Et qui dit repas géant, dit évidemment marmite et spatule géantes. Voici en tout cas une bonne raison d'aimer ce lieu.




Chaque m² du lieu est utilisé pour y mettre sa paillasse et ainsi passer une nuit paisible...



... sous l'oeil bienveillant des redoutables guerriers sikhs du palais, anciens héros de guerre craints et renommés partout dans le monde.



Un peu plus loin à l'Ouest d'Amritsar, chaque fin d'après-midi, se déroule la cérémonie de fermeture de la frontière indo-pakistanaise. C'est l'occasion pour nous d'assister à une bien étrange manifestation du patriotisme ambiant. Défilés militaires de part et d'autre du portail, et foule criant son amour pour la patrie, sur le mode de "c'est à tribord, qu'on gueule le plus fort!". Difficile de ne pas sourire à ce roulé de mécanique, plutôt bienvenu dans ces pays, frères ennemis, tout deux dotés de l'arme nucléaire.



En route vers le Ladakh


Si la pluie et la brume nous ont empêchés de photographier les villes de Dharamsala (refuge du Dalaï Lama ainsi que d'une partie de la communauté tibétaine) et de Manali, il n'en fallut pas davantage pour justifier notre fuite vers les contrées arides du Ladakh. Cachée derrière les hautes montagnes himalayennes, cette région de l'Inde semblait le lieu idéal pour éviter la chaleur et l'humidité qui dans le reste de l'Inde s'étaient maintenant généralisées. Trois jours de bus sont nécessaires pour rejoindre la capitale, Leh. Sur une route ouverte quatre mois par an, et connue pour être parmi les plus dangereuses du monde, nous avions le temps de voir le paysage se modifier à mesure que nous avancions. Ci-dessus, le village de Keylong à environ 2000m d'altitude.



Les champs en terrasse laissant progressivement la place aux immenses forêts de pins.



Le tracé s'éfile sur des pentes particulièrement raides, en perpétuelle rénovation.



Grimpant jusqu'à une hauteur de 5600m, cette route nous a fait découvrir des paysages somptueux...



... jusqu'à ce que les pluies torentielles venues du Sud aient raison de notre précaire tracé. Ici, un torrent surgi de nul part a immobilisé les "petits" cylindrés assez courageux pour s'y frotter. Notre bus passera sans trop d'encombre encore quatre obstacles de ce type.



Nous débarquons enfin dans un camp, aux habitants si accueillants qu'on les accompagnerait volontiers dans leurs danses envoûtées. L'histoire ne le dira pas, mais Caro et moi pensons dur comme fer que c'est le déhanché macabre des ces cobras royaux qui aura provoqué le déluge qui s'abattra alors sur nous. Cette nuit-là en effet, emmitouflés dans notre yourte, nous ressentons la puissance des éléments qui se déchaînent dans la région. Au réveil, nous nous rendons compte que le haut plateau sur lequel nous nous trouvions, était en fait le lieu idéal pour échapper aux glissements de terrain qui écrasèrent soudain le relief. De part et d'autre, c'est une succession d'éboulement gigantesques qui aura détruit notre route par pans entiers.



Dès lors, la situation nous condamne à attendre que les accès soient dégagés. Un jours plus tard cependant, une solution s'offrait à nous. On apprend en effet l'existence d'un plus grand camp à une cinquantaine de kilomètres de là, duquel on pourrait espérer rejoindre Leh. N'ayant aucune contrainte de temps, nous partons donc vers le Nord, le long d'une magnifique route que ses endommagements ont alors rendu déserte.



Il y a évidemment quelques petits obstacles à franchir. Ici, Caro fait la fière, mais deux minutes plus tôt, l'eau gelée aux cuisses et un sac de 15kg sur le dos, les émotions étaient plutôt inverses.



On est heureusement récompensé par des paysages splendides.



Main dans la main, les deux amoureux s'en allèrent vers un avenir meilleur. Que c'est beau!



Après plusieurs heures de marche (et un peu d'auto-stop quand même!), nous atteignons Pang, camp militaire situé à 4800m d'altitude. Nous rentrouvons une cinquantaine d'autres touristes qui ont échoué dans ces hauteurs et qui profitent de l'hospitalité des militaires Indiens. Du fait du manque d'acclimatation, le mal de montagnes accable la plupart d'entre nous. Caro n'y échappe pas et devra régulièrement venir se nourrir d'oxygène artificiel, dans ce qui s'avérera être l'hôpital le plus haut du monde. Quelle chance!



Finalement, il n'y a aucun moyen de rejoindre Leh. La route montant vers le Nord étant encore plus endommagée que vers le Sud, il nous faut attendre que les autorités trouvent un moyen d'évacuer les touristes qui se sont accumulés dans ce lieu. Les nouvelles depuis la capitale du Ladakh ne sont pas très bonnes. Du fait de sa constitution en terre, 70% de sa surface a été démolie par les pluies. On compterait plusieurs centaines de victimes, parmi lesquelles quelques touristes étrangers. Par l'intermédiaire d'un téléphone satellite mis à disposition par l'armée, on rassure donc nos familles, et on attend...
L'humeur dans le camp est heureusement plutôt bonne. Et la beauté des environs console notre frustration de ne pouvoir atteindre notre destination.



D'immenses canyons surplombent notre "Resort militaire".



Phénomène de l'érosion, les "cheminées de fée" sont de toute beauté. On reste des heures scotchés à les observer, avec au fond de nous l'espoir que de ces villes de sable surgissent les représentants d'une peuplade magique.



Avec cette végétation, il est difficile de croire que Caro arpente alors un plateau situé à 5 000m d'altitude.
Après une semaine de coexistence avec l'armée, des bus seront mobilisés par le gouvernement Indien pour nous évacuer vers Manali, que nous rejoindrons, sains et saufs, deux jours plus tard.

dimanche 5 septembre 2010

Delhi, Agra et ses alentours


Delhi, la capitale.


Delhi, 22,4 millions d'habitants, mégalopole en plein bouleversements. A l'instar des quelques autres pôles industriels et technologiques indiens (Mumbai, Bangalore...), la capitale se modernise à grande vitesse et les repères traditionnels y sont quelques peu brouillés. Ici on raisonne davantage en terme de classe sociale et économique que de caste; la classe moyenne toujours grossissante habite les quartiers résidentiels et asphaltés du Sud de la ville et jouissent de nombreuses infrastructures auxquels la majorité indienne n'a pas accès; et les femmes citadines sont sans aucun doute davantage émancipées que dans les campagnes plus conservatrices. Il ne faut pas oublier pour autant que les écarts en milieu urbain se creusent et que près de 30% de la population vit dans des bidonvilles, dans une pauvreté extrême. Ceux qui viennent grossir cette frange pauvre de la ville sont notamment des migrants issus des Etats pauvres d'Inde et du Bangladesh, qui espèrent fuir la misère des campagnes. Mais les autorités indiennes font tout leur possible pour rendre ce phénomène invisible. A l'aube des Commonwealth Games (qui aura lieu en octobre 2010), Delhi se doit d'être une vitrine de progrès et de modernité. Un "nettoyage" de la ville s'impose donc. Au moment de notre séjour à Delhi, la ville était un chantier innommable. Actuellement, les ghettos de pauvres sont rasés, mendiants et travailleurs sans-abris sont raflés par des camions et reconduits hors de la ville ou mis dans des camps de travail. La dite "plus grande démocratie du monde" n'a pas toujours fière allure, quoique ces procédés totalitaires rappellent quelque peu certaines pratiques en cours dans notre cher pays à l'encontre de la communauté Rom.
Nous n'avons que peu de photos de Delhi, si ce n'est de la vieille ville qui demeure encore très traditionnelle. Car notre halte dans la capitale fût avant tout l'occasion de nous reposer, après les éprouvantes chaleurs de mai-juin et avant de nous immerger à nouveau au coeur de la frénésie indienne. Un gros clin d'oeil à Assia qui a su nous ouvrir à la réalité multiple de "sa" ville. Merci pour ton accueil en or!




Devant la mosquée de Jama Masjid, Old Delhi.



Ce cable électrique est à l'image du chantier de la ville. Avant les Commonwealth Games, on colmate les réseaux éléctrique et routier comme on peut.



Bus scolaires à l'indienne!



S'il y a bien une chose qui nous a impressionés en Inde comme en Asie du Sud-Est, c'est la capacité des gens à s'accomoder de l'activité et du bruit incessants des villes et de dormir à tout moment et en tout lieu.


Agra



Est-ce nécessaire de le citer? Parlons plutôt de son histoire légendaire. Acte d'amour et de folie, le Taj Mahal fut construit par l'empereur moghol Shah Jahan au 17è siècle en mémoire de sa deuxième épouse défunte, dont il était éperdument amoureux. Pour la construction de ce mausolée, l'empereur fit venir les meilleurs architectes et artisans de Perse et d’Europe. Mais d'après la légende, rien n'était assez parfait à ses yeux. Il fit donc assassiner la fiancée de l'architecte élu, afin que celui-ci ressente la douleur de perdre un être tant chéri et soit capable de concevoir un édifice à la hauteur de cet amour. Fait de marbre blanc, l'édifice reflèterait différentes couleurs tout au long du jour et de la nuit, pour rappeler la souplesse et les changements d'humeur de la femme. Peu de temps après sa construction, Shah Jahan fut cependant renversé par son fils et emprisonné au fort d'Agra d'où, le restant de sa vie, il put apercevoir sa création depuis la fenêtre. Sympa, le fils!



Taj Mahal vue du Fort rouge d'Agra. Ce que voyait quotidiennement Shah Jahan durant son emprisonnement.




Surnommé le "Baby Taj", le mausolée Itimad-Ud-Daulah (1620's) fut le premier édifice moghol entièrement fait de marbre et orné de pietra dura, de pierres semi-précieuses incrustées dans le marbre.


Comme dans toute architecture de type musulmane, cet édifice moghole ne comporte aucune décoration figurative. Les ornementations représentent exclusivement des formes géométriques et végétales d'une grande finesse.



Les peintures s'allient aux marqueteries de pierres.


Fort moghol d'Agra, fait de grès rouge. (16è siècle)


A l'intérieur, quelques édifices en marbre blanc. A droite, on voit bien le travail d'incrustation des pierres semi-précieuses dans le marbre.



Fatehpur Sikri

Pour continuer à stimuler notre imaginaire autour de l'empire moghol (qui prospéra dans le Nord de l'Inde du 16è au 18è siècle, immersion dans la cité fantôme de Fatehpur Sikri, à 40 km d'Agra. A la fin du 16è siècle, l'empereur Akbar fit construire cette ville fortifiée pour remercier les dieux de lui avoir enfin donné un fils héritier. L'absence d'eau autour de la cité rendait cependant la vie dans son enceinte impossible, et Fatehpur Sikri fut abandonnée à peine 30 ans après son édification.



L'imposante "porte de la Victoire", haute de 54m, commémore la victoire de l'empereur Akbar au Gujarat ( dans le Nord-Ouest de l'Inde).



Les fers à cheval incrustés dans la porte massive de l'entrée principale de la cité sont sensés protéger les occupants des mauvais augures.



Mariage d'architecture indo-musulmane: portiques et décors floraux musulmans, deux fleurs de lotus (en haut) hindoues.


Ville sacrée de Mathura

Toujours dans la région d'Agra (l'Uttar Pradesh), nous voici désormais dans un important site de pélerinage hindou. Attachés à cultiver une proximité avec leurs dieux, les Indiens ont plusieurs fois créé la confusion entre réalité et mythe. Ils affirment ainsi que Mathura est le lieu de naissance de Krishna, dieu hédoniste et capricieux particulièrement chéri par le peuple. De même, il est dit qu'un avatar d'Hanuman, le dieu-singe, serait encore parmi nous à l'heure actuelle, vivant comme un mortel. Quand on voit sa gueule atypique, on se dit qu'il a du redoubler de ruse pour passer incognito, le malin!


Barbier de rue.



L'héritage architectural et culturel musulman n'est pas loin...



Mosquée de Mathura.



Mendiants à l'entrée d'un temple caverneux où les singes sont devenus rois...