samedi 21 novembre 2009

Centre du Vietnam: les hauts-plateaux

Dans les régions du centre-Vietnam, les singes sont apprivoisés et considérés comme de banals animaux de compagnie. Dans les bars et restos, on peut donc s'amuser quelques minutes avec eux avant de reprendre la route. Thanh My, 12 Septembre 2009



La maison communale d'un village M'nong, construite par les autorités aux côtés d'une école primaire spécialement destinée aux enfants de ce groupe ethnique. C'était notre premier contact avec les populations minoritaires du Centre. Rencontre d'autant plus heureuse pour nous puisqu'un des ouvrages d'ethnologie les plus marquants que nous ayons étudiés au cours de notre cursus portait précisément sur ce peuple. Au passage, je recommande fortement la lecture de cette étude de Georges Condominas "Nous avons mangé la forêt", très immersive, et particulièrement bien rédigée.



Par chance c'était l'heure de la récréation, les enfants étaient donc particulièrement disposés à s'amuser



Photo pour nous assez emblématique d'une culture sans écriture que le régime pousse de manière assez habile vers l'apprentissage du vietnamien et de ses codes culturels. En effet l'école présenté comme un moyen d'ascension sociale paraît ici l'outil le plus efficace d'assimilation culturelle. Sur ce point, les bretons ne me contrediront pas, je pense.



Caro improvise un remake de la pub "Tahiti douche". On a donc coupé la suite. Mais pour les p'tits curieux, on peut trouver un arrangement financier!



Des jeunes Banarhs rencontrés dans un resto. Eux semblaient très sensibles à la modernité vietnamienne. On a particulièrement aimé la coupe de cheveux "80's" du jeune de droite!



Dans la petite ville de Phuoc My, des jeunes exécutent la danse du lion, en prévision de la fête de la lune.







On pose devant la plaque commémorative de cette piste que nous allons longer sur environ 400 km. Très célèbre au Vietnam, par sa dimension historique, elle est également une splendide route lisse et sinueuse traversant des paysages à couper le souffle. On imagine mal qu'elle ait pu être le théâtre d'affrontements si violents durant la guerre du Vietnam. C'était en effet dans les années 1960-70 le principal chemin d'approvosionnement des troupes viêt-congs. Traversant aussi le Laos et le Cambodge, elle est l'une des principales causes de l'extension du conflit aux pays voisins, et elle mobilisait en permanence plus de 300 000 personnes pour son entretien.



Arrivés dans une vallée, nous sommes intrigués par le bruit de tambours battant vers les chaumières de ce village isolé.



Nous nous invitons dans la maison commune (Nha Rông) où des hommes M'nongs jouent des percussions aux sonorités envoûtantes. Aux murs sont suspendus les trophées des sacrifices de buffles effectués par la communauté.



Nos hôtes nous expliquent que la musique leur permet de communiquer avec les esprits du ciel. Et on veut bien les croire.



Ces rituels sont toujours une bonne excuse pour partager un verre d'alcool. Ce breuvage amer et légèrement pétillant s'appelle "Mardi". Pourquoi? Ben parce qu'il se boit le Mardi...



L'alcool est conservé à l'intérieur de ces jarres qui, dans leurs valeurs, constituent une unité d'échange économique fondamentale.



Au centre du village le pillier des sacrifices où sont égorgés les buffles lors des grandes occasions.



Sur la route, le décor ne cesse de rappeler les ravages des bombardements. Si l'herbe commence aujourd'hui à repousser, sur les terrains défoliés, les arbresquant à eux finissent toujours par noircir puis mourir.



Maison traditionnelle en torchis, mélange de terre et de paille, très bon isolant pour ces régions montagneuses



Maisons dont les murs sont tressés cette fois à l'aide de tiges de palmiers



Maison commune Banahr, elle constitue le centre de la vie culturelle des villages avoisinants. C'est là où se retrouvent les habitants pour célébrer certaines grandes fêtes. Celle-ci, en particulièrement bon état, a été volontairement placée près d'un axe routier afin de rapprocher ces populations de la majorité vietnamienne et ainsi assurer leur contrôle.



A l'intérieur, les peintures nous évoquent quelque peu l'art africain



Jeunes enfants Banahrs qui nous défient au kung-fu



Ces régions abritent aussi d'immenses champs d'hévéas, dont la sève est utilisée pour fabriquer le caoutchouc



Au travail d'entretien de ces parcelles sont astreintes les minorités ethniques (notamment Banahrs, Jaraïs Ede ou M'nongs) dont on a anéantis les villages afin de les replacer en bordure d'exploitation







Aux XVIIIe et XIXe siècle, de nombreux missionnaires sont venus s'installer dans ces régions reculées pour prêcher la parole de Dieu. Aujourd'hui, si la majorité des peuples ethniques conservent leurs croyances annimistes, environ 40% des habitants intègre les dogmes chrétiens à leur spiritualité.



Eglise en bois à l'achitecture pour le moins insolite. Kontum, 16 Septembre 2009







Intérieur d'une maison commune transformé en salle de classe. Le décor "ho-chi-minhesque" est ici moins authentique que dans les précédentes "nha rông".



Maison Jaraï dans un village près de Kontum



Vieille femme Jaraï tressant des paniers



Maison commune Jaraï...



...à côte de laquelle est hissée le poteau des sacrifices...



... mais dont le caractère religieux n'interdit cependant pas la construction à proximité d'étonnantes petites églises



Femme tissant des étoffes traditionnelles







Jeunes Jaraïs posant devant une affiche de propagande communiste spécialement adressée aux peuples minoritaires des environs



Champs de manioc



Jolie rizière dans les hauteurs



Dans les régions plus isolées, les autorités semblent préférer la taule à la paille de riz pour fabriquer ces toits à forte pente



Et ici il n'y a pas encore d'école pour les enfants, qui doivent ainsi apprendre à gérer leur temps eux-mêmes











Photo datant de la venue d'Eve au Vietnam. Cascade de "Dray Sap", près de Ban Me Thuot.






Non loin de Ban Me Thuot, une région où l'éléphant participe encore pleinement aux activités rurales.




"Maison longue" traditionnelle de l'ethnie M'nong. Plusieurs familles peuvent y vivre, mais elles sont aussi des lieux de rassemblement pour les festivités villageoises.



Membre de la minorité ethnique des Ede, un peuple matriarcal. Il fût notre guide durant une journée dans la jungle, et en discutant plus longuement des realités de son travail, nous avons découvert les dessous de ce tourisme ethnique. Cette région ne voit passer des étrangers que depuis très peu de temps, et des vietnamiens on senti l’opportunité d'exploiter le filon du folklore ethnique. Certains se sont donc implantés dans ces régions et se sont posés comme intermédiaires entre les touristes et les ethnies, proposant la visite de coins et villages « typiques », des ballades dans les jungles et rizières de la région qvec pour guides, « de vrais » membres ethniques. Au bout du compte, les membres de ces minorités ne récoltent qu'un centième du fruit de leur travail, le reste va dans la poche de ces vietnamiens nouvellement implantés. De l'exploitation, en somme.






Entre Kontum et Pleiku, la route traverse d'immenses champs inondés.



Affiche du gouvernement qui prie ses ethnies de bien vouloir revoir à la baisse leur fort taux de fécondité!



Rizières en terrasse au bord d'un vieux cratère de volcan. Pleiku, 20 Septembre 2009.



Dans le centre ville de Pleiku, rond-point érigé en l'honneur des cultures minoritaires...



... mais dont l'esthétique ne perd rien du style "soviétique" propre aux artistes du parti.



Un de nos plats préférés: le Bun Thit Nuong!



A l'entrée des villages, les traditionnels portiques vietnamiens se mettent eux-aussi aux couleurs "ethniques"



Dans un village Jaraï construit pour les travailleurs du caoutchouc, la maison la plus moderne a droit à son "Kundelich". Il ne s'agit cependant pas d'un porte-manteaux pour les invités, mais plutôt d'un mât rituel qui agite dans l'air des poulets tressés en paille



Champs de caféiers.



Cimetière de Pleiku...



...aux couleurs plutôt joyeuses



Caro au pied de l'inépuisable Duc Me



Sur la route entre Pleiku et Quy Nhon, nous quittons finalement les hauts plateaux et contemplons devant nous l'immense plaine du littoral-centre que nous nous apprêtons à rejoindre.



Petite assertion sur la région de Dalat, beaucoup plus au Sud dans ces hauts-plateaux, et que nous avions visitée lors de notre séjour à Saïgon. Ici la "crazy house" sortie de l'imagination d'une riche héritière vietnamienne



Sculpture murale en bois



Décor qui nous rappelle le doux pays que nous avons quitté



Eve, visiblement très heureuse de ses 4 heures de motocross dans la boue

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je confirme : lacoupede cheveux du jeune homme est exceptionnelle

nico

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